Soins virtuels à la hausse, tests stéthoscopiques à la baisse : des experts s’inquiètent du risque de maladies valvulaires non diagnostiquées
Toronto (Ontario), le 7 juillet 2021 ― Bien que de nombreux Canadiens voient leur médecin généraliste virtuellement depuis mars 2020 et qu’ils aient l’intention de continuer à utiliser les soins virtuels pour les rendez-vous non urgents, les trois quarts des répondants âgés de 25 ans et plus à un sondage national publié aujourd’hui estiment que la visite virtuelle n’est pas aussi efficace que les rendez-vous en personne pour découvrir des symptômes nouveaux ou qui s’aggravent. 61 % des personnes interrogées déclarent ne pas avoir subi d’auscultation au stéthoscope, un outil de diagnostic essentiel pour découvrir une valvulopathie, depuis plus d’un an.
« Plusieurs facteurs convergent pour aboutir à un problème de santé potentiellement important : l’augmentation des soins virtuels pendant la pandémie et dans un avenir prévisible, le nombre trop faible d’auscultations au stéthoscope, le tout combiné à une population vieillissante très peu sensibilisée aux symptômes des valvulopathies cardiaques qui fait souvent abstraction des symptômes parce que ces derniers ressemblent aux signes généraux du vieillissement », affirme le Dr Charles Peniston, chirurgien cardiovasculaire, ancien chef de division et directeur médical du Southlake Regional Health Centre, et président d’Une voix aux maladies valvulaires Canada.
Le sondage, commandé par Une voix aux maladies valvulaires Canada, un organisme national à but non-lucratif qui s’efforce d’améliorer la santé et la qualité de vie des personnes atteintes d’une valvulopathie cardiaque, a été réalisée en ligne par l’entremise de Léger auprès de 550 Canadiens âgés de 25 ans et plus. Les constats :
26 % des personnes interrogées déclarent avoir été auscultées au stéthoscope pour la dernière fois dans l’année précédant la pandémie; pour plus d’un tiers (35 %), cela fait plus de deux ans.
Ceux qui n’ont pas fait la transition vers les rendez-vous virtuels pendant la pandémie sont plus susceptibles de déclarer avoir été auscultés au stéthoscope pendant la pandémie (34 %) que ceux qui ont fait la transition vers les rendez-vous virtuels (21 %).
Les Ontariens sont les moins susceptibles d’avoir été auscultés au stéthoscope pendant la pandémie (19 %).
« Les soins virtuels jouent un rôle important dans la prestation des soins de santé, mais ils ont leurs défauts. Nous devons aider la population canadienne à trouver un équilibre entre les avantages et la facilité des soins virtuels et l’assurance que quelqu’un écoute leur cœur. C’est particulièrement important si l’on tient compte des études sur la santé de la population qui montrent la prévalence des valvulopathies et le fait que de nombreuses personnes atteintes de valvulopathie sont asymptomatiques. Une auscultation au stéthoscope permet aux médecins généralistes de déceler ce qu’il faut », ajoute le Dr Peniston.
Le sondage a également révélé que :
Deux personnes sur cinq (44 %) sont d’accord pour dire que la COVID-19 et le manque de rendez-vous réguliers qui en résulte ont accru leur inquiétude quant à la possibilité qu’une maladie ait été manquée ou non diagnostiquée. Cette préoccupation est la plus forte chez les répondants de l’Ontario (56 %) par rapport au reste du Canada (36 %).
Une personne sur trois hésite encore à se rendre chez son généraliste ou aux urgences à cause de la pandémie.
Les répondants du Canada atlantique hésitent le plus à se rendre au bureau de leur médecin généraliste ou aux urgences (58 % contre 32 % dans le reste du Canada).
La valvulopathie cardiaque est une affection fréquente, grave mais traitable. Elle touche près de 1,1 million de personnes au Canada. Une étude de la population, la première en son genre, visant spécifiquement la détection communautaire des valvulopathies, a révélé plus de 50 % de cas de valvulopathie nouvellement détectés dans une population qui ne présentait pas de symptômes de la maladie. Elle a révélé que plus de la moitié des personnes atteintes d’une valvulopathie dans la population générale n’ont pas été détectées et ignoraient donc qu’elles étaient atteintes de cette maladie. Or, si la valvulopathie est diagnostiquée et traitée à temps, les personnes touchées peuvent retrouver une bonne qualité de vie. La détection d’une valvulopathie implique l’identification d’un souffle cardiaque à l’aide d’un stéthoscope, suivie d’une échocardiographie pour confirmer le diagnostic.
En plus de son outil de suivi des symptômes, Une voix aux maladies valvulaires Canada a récemment dévoilé un guide de rendez-vous virtuel conçu pour aider les Canadiens et leurs aidants à identifier des symptômes potentiellement problématiques lors de leurs rendez-vous virtuels et à signaler ces problèmes potentiels à leur prestataire de soins ou, en cas d’urgence, à encourager les patients à se rendre au service des urgences de leur hôpital local. Compte tenu de l’augmentation du nombre d’aidants naturels au Canada, l’un des conseils les plus importants du guide virtuel est de suggérer aux Canadiens de parler de leur santé avec une personne de leur entourage.