« Finalement, j’avais une sténose aortique grave. »
Durant ma jeunesse, j’ai pratiqué plusieurs sports avec plaisir. J’étais doué pour la plupart des activités physiques.
À la fin de ma vingtaine, j’ai appris que j’avais un souffle au cœur qui, ai-je découvert par la suite, était causé par une bicuspidie valvulaire aortique. À ce moment-là, le médecin m'a dit de faire comme si de rien n’était et je l’ai écouté. J’ai entrepris une carrière professionnelle et fondé une famille sans trop y penser. Après tout, j'étais en bonne santé, en forme et actif. J’étais invincible!
Vers le milieu de la trentaine, lors d’un bilan de santé, mon médecin m’a dit que j’avais une sténose aortique légère causée par mon problème de souffle au cœur. Il a ajouté que je ne devais pas m'inquiéter, car il était fort possible que mon état demeure stable et s’il devait s’aggraver, ce ne serait pas avant longtemps (et d'ici là, je serais vieux et nous pourrions nous déplacer non pas en voiture mais avec un réacteur dorsal).
Donc, j’ai continué à vivre comme si de rien n’était J'ai eu la chance de pouvoir compter sur une famille merveilleuse. Grâce à beaucoup de travail acharné, nous avons eu du succès en affaires. J'avais environ 40 ans lorsque le médecin m'a annoncé que j'avais une sténose aortique modérée. Malgré cette détérioration de mon état, le médecin m'a de nouveau dit de continuer à vivre comme si de rien n’était et c'est ce que j'ai fait. Puis les choses ont changé.
À 54 ans, alors que je remplissais le formulaire de renouvellement de mon permis de conduire, j’ai coché la case « Maladie du cœur » au verso du formulaire de renouvellement, sans trop y penser. Or le bureau des véhicules automobiles examine les déclarations d’état de santé et celle-ci a déclenché une évaluation cardiaque obligatoire. Cette évaluation a révélé que j'avais une sténose aortique sévère et un anévrisme de l’aorte abdominale. Quand j'ai demandé au médecin si je pouvais continuer à mener une vie normale, il a dit non et qu'il me faudrait faire remplacer la valve atteinte. À ce moment-là, mon monde a changé.
J'ai passé beaucoup de temps à lire sur le remplacement des valves, ainsi que toutes les interventions possibles et leurs conséquences. En fin de compte, j'ai opté pour une implantation valvulaire aortique par cathéter (TAVI) et l’opération était prévue pour l'automne.
J'ai passé l'été à faire BEAUCOUP de recherches et à réfléchir encore plus à ce que tout cela voulait dire. Pour la première fois de ma vie, j'ai dû faire face à ma propre mort et j'ai été terrassé. J'ai passé l'été à mettre de l'ordre dans mes affaires personnelles et professionnelles - j'ai mis à jour mon testament, mes directives anticipées sur les soins de santé, ainsi que mes affaires financières, au cas où. Plus la date de ma chirurgie approchait, je réfléchissais à des questions spirituelles et entreprenais de longues réflexions sur ma situation que je jugeais très grave et totalement hors de mon contrôle.
Bien qu'il s'agisse d'une opération majeure, on m’a dit que le pronostic était bon car j'étais relativement jeune, solide et en bonne condition physique. J’ai foncé.
Après l'opération, j'ai eu le sentiment que tout le monde pouvait éventuellement avoir besoin d’une opération à cœur ouvert. Mes médecins m’ont dit que tout allait bien et que j’allais bientôt avoir une nouvelle vie. J'ai effectué tous les exercices de réhabilitation découlant de ma chirurgie. Ce fut la partie facile. Car ce qui fut le plus difficile, c’est l’anxiété postopératoire qui nous place devant l’inconnu. Ayant passé plus d'un demi-siècle à me sentir invincible et à être en parfait contrôle, j'étais complètement bouleversé par quelque chose que je ne comprenais pas. J'étais désespéré. Je n’avais pas ou peu d'aide disponible. On m'a dit que la période d'attente pour obtenir de l'aide était de 18 mois. J’ai finalement suivi des techniques de support en ligne et, avec mes propres recherches sur l'anxiété, j'ai été capable de sortir de cette torpeur mentale douloureuse et de me remettre sur pied.
Dix semaines après l’opération, j’étais de retour au travail avec une nouvelle perspective de la vie et une nouvelle compréhension de ce qui était important. Lorsque nous subissons une opération majeure ou d’autres épreuves ayant une incidence grave sur notre vie, nous en sortons souvent avec une attitude éclairée et je n’y fais pas exception. J'ai ressenti toutes les émotions postopératoires auxquelles on pouvait s'attendre, mais les deux émotions les plus importantes et les plus durables qui me restaient étaient la gratitude et l'humilité.
Aujourd'hui je me sens bien! Je suis actif et me sens mieux physiquement et émotionnellement que depuis des années. Je tiens à remercier de tout cœur les excellents médecins, infirmiers, chirurgiens et travailleurs hospitaliers qui ont accompli leur travail avec tant de professionnalisme et d’excellence. Ils m’ont littéralement ouvert à l’idée de mettre plus de sable dans mon sablier. Je n’oublierai jamais la dette que je dois à tous ces anges.
Je suis heureux de partager mon histoire avec les personnes qui subissent des chirurgies similaires et de donner ce conseil: posez de nombreuses questions, même celles qui paraissent idiotes, sur l'anxiété post-opératoire, n'oubliez pas votre rétablissement et, enfin, ne jamais cesser d'apprécier votre entourage.
- John